Juniperus thurifera

Le genévrier thurifère, appelé également genévrier à encens (thurifera signifie littéralement porte-encens), genévrier d'Espagne, cèdre d'Espagne ou sabina vera, en anglais: Spanish juniper) est un arbuste très utile pour prévenir la désertification, mais il est, hélas, aussi très menacé en raison de surpâturage et de prélèvements excessifs par l’homme.

Voici le reportage spécial qui nous est envoyé par Céline (FZE) (voir aussi ses photos dans la galerie) :

Adieu Thurifère ?

Il est le seul arbre à résister au climat rude de la haute montagne. Plusieurs fois centenaires, les silhouettes majestueuses des Genévriers thurifères s’élèvent sur les pentes de l’Atlas Marocain entre 2000 et 3000 mètres d’altitude.

Malgré cette résistance exceptionnelle, le Genévrier thurifère a perdu au Maroc près de 90% de sa surface initiale. Les causes font débat : changements climatiques ou pressions anthropiques dues à l’exploitation des forêts par les communautés ?

Les bergers de haute montagne sont des compagnons de longue date du Genévrier thurifère : pendant la période hivernale, ils se chauffent de son bois et nourrissent les troupeaux de son feuillage. Leurs prélèvements seraient-ils supérieurs à la capacité de régénération de la forêt ?

Il semble que les deux phénomènes se renforcent mutuellement pour affecter gravement la thuriféraie. Le surpâturage et les prélèvements excessifs sur les peuplements par l’homme ne permettent pas aux spécimens sur pied de se régénérer dans des conditions environnementales difficiles. Seuls 1 à 2% des graines arriveraient à maturité. Dans le même temps, les variations du climat et particulièrement la tendance à la baisse des précipitations et à l’augmentation des températures, ont permis à certains ravageurs forestiers de s’introduire dans ces forêts.

La dégradation des thuriféraies déséquilibre les écosystèmes de haute Montagne, mais fragilise surtout les conditions de vie déjà précaires des communautés vivant du pâturage. La disparition du Genévrier thurifère signifie la perte d’une ressource fourragère pour les troupeaux sans autre apport alimentaire et donc la perte certaine du seul revenu des familles. L’érosion des sols à grande échelle les expose par ailleurs à des glissements de terrains et leur rend quasiment impossible toute mise en culture des terres.

Bien triste tableau n’est-ce pas ?

Alors que les opérations de replantation de Genévrier thurifère s’avèrent complexes en raison de la difficulté de sa germination et de sa croissance lente, de nouvelles solutions restent à inventer pour éviter la disparition de l’arbre et de son compagnon, le berger de l’Atlas.